Hier je suis donc allée voir le premier des ponts mycéniens sur la route d'Epidaure, car je dois l'avouer, je n'avais encore pas pris la peine de grimper le long du sentier qui mène à celui-là. J'ai tiré mes photos et suis redescendue parmi la garrigue, tout en admirant les bosquets de thym, dont certains sont encore en fleur.
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Un écrin de thym pour ce pont de plus de 3000 ans |
Le soleil se faisait moins pesant et le crépuscule s'annonçait des plus doux. C'est alors que je suis tombée sur un paysan descendant de son tracteur. Après les salutations d'usage - simplifiées puisqu'on n'était ni un lundi ni un premier du mois - les échanges sur notre provenance respective, les digressions sur l'argent des banques en Suisse, il me demande :
- Tu n'as pas peur de te balader comme cela, toute seule, loin de tout ?
- Je ne vois pas de quoi je pourrais avoir peur.
- Une si jolie fille que toi ! En tout cas tu me plais beaucoup et tu devrais me laisser ton numéro de téléphone pour qu'on puisse aller boire un café ensemble....
Je ne me suis pas cassé la tête et je lui ai répondu avec un grand sourire :
- Cela ne plairait certainement pas à mon mari.
La réaction a été immédiate, la casquette vite enlevée et tournant dans les mains tout empruntées :
- Oh ! Excusez-moi, Madame, je ne pouvais pas savoir. Comme je suis moi-même célibataire.... Vraiment, excusez-moi... Je suis désolé....
Bref, il n'y a vraiment aucun danger à se balader toute seule dans la campagne grecque et c'est une des choses que j'apprécie beaucoup ici.