Le dernier jour de mon séjour à Folegandros, je vois le patron de la taverne revenir du port avec un homard ! Je lui demande de me le réserver pour le repas du soir, où je compte inviter quelques-uns des amis que je me suis faits durant le mois que j'ai passé dans l'île.
© Arnaud Malon |
− Trop tard, me dit-il, il est déjà quasiment prêt !
− Mais, il n'y a pas de bancomat et je n'ai vraiment plus assez d'argent.
− Allons, allons, assieds-toi ! Donne-moi ton porte-monnaie ! me dit-il d'un ton bourru.
Il l'ouvre, et en sors les dernières drachmes et tout en me questionnant fait des petits tas séparés sur la table :
− Tu as acheté ton billet pour le bateau ?
− Non.
− Tu as pensé à acheter un sandwich et un coca ?
− Non.
− Tu auras besoin d'un café en arrivant au Pirée, avant de trouver un bancomat.
− Euh, oui…
− Et bien, ça – et il ramasse les quelques pièces de 20 et 50 drachmes qui traînent encore sur la table – ça, c'est pour le homard !
− Mais ???
Lorsqu'il a apporté le homard, cuit à merveille, avec une petite sauce huile et citron, il a simplement dit :
− Puisqu'elle vous offre le homard, j'espère que vous aurez la gentillesse de lui payer le verre du départ.
Ce Monsieur – avec un M majuscule – s'appelle Sideras. J'ai appris qu'il a toujours sa taverne en face de la petite chapelle du port et que depuis lors, il a, lui aussi, quelques chambres à louer. Je ne peux que vous le recommander !
Quelle belle histoire. J'ai des très doux souvenirs de Folegandros. Je me demande si Labrini (ces parents étaient de Folégandros, mais elle habitait à Agios Dimitrios, Athènes), passe encoreces vacances dans la maison de famille. @micalement
RépondreSupprimerA découvrir, c'est certain ! Le homard a l'air délicieux, mais le bonhomme encore plus. Un Monsieur, comme tu le dis.
RépondreSupprimerCes rencontres deviennent plus rares de nos jours, alors, c'est agréable de nous rappeler le "temps des drachmes"!
RépondreSupprimerquelle chance tu as !!
RépondreSupprimermerveilleuse anecdote!!
C'est dur quand le homard se transforme en sardine !
RépondreSupprimerDès le début de ton récit, le climat y est doux, alors il ne pouvait en être autrement...
RépondreSupprimerC'est vraiment la gentillesse du peuple Grec que je retrouve avec ces lignes et, même si cela c'est passé il y a longtemps (encore le Dragme) je reste persuadée que dans des iles et villages ils sont toujours comme ça surtout quand on les connait un peu.....Grandeur d'âme qui fait que la Grèce et ce qu'elle est, inoubliable. Bises bises
RépondreSupprimerbelle humain histoire merci
RépondreSupprimer