vendredi 2 août 2013

Le Hassapiko - Το Χασάπικο


S'il y a une image bien commune en Grèce, c'est celle de ces trois danseurs, qui se tiennent par l'épaule. Nombre de tavernes l'ont prise pour emblème.

Ils dansent le Hassapiko, c'est-à-dire "la danse des bouchers". On fait remonter son origine à la période byzantine, quand les bouchers de Macédoine et d'Istanbul en avaient fait la danse de leur confrérie. Elle est aussi appelée "Makelarikos". 

Elle a été importée en Grèce continentale par les réfugiés d'Asie mineure et reprise par les rébètes, notamment par Markos Bambakaris qui a composé une des chansons les plus célèbres sur ce rythme: I Frankosyriani. (Je ferai bientôt un billet sur M. Bambakaris).

Le Hassapiko se danse à deux, trois, mais rarement plus de cinq personnes, car les combinaisons de pas sont nombreuses et la synchronisation entre les participants est nécessaire. Il est donc préférable de l'exécuter avec quelqu'un avec qui vous vous entendez bien ! 

On distingue le Hassapiko lent, du Hassapiko plus rapide, appelé aussi hassaposerviko.


C'est sur la base du Hassapiko que le Syrtaki a été créé  de toute pièce, en 1964, pour les besoins du film de Michael Cacoyannis : Zorba le Grec.


Rappelez-vous




D'ailleurs, Kazantzakis, dans son roman, faisait danser le zeïmbekiko - et non pas le hassapiko - à Zorba :

"- Viens, Zorba, criai-je, apprends-moi à danser !
Zorba bondit, son visage étincela.
- Danser, patron ? fit-il. Danser ? Allez ! Viens !
- Allons-y, Zorba, ma vie a changé, hardi !
- Pour commencer, je vais t'apprendre le zeïmbékiko. Une danse sauvage, martiale; nous, les comitadjis, on la dansait avant la bataille. 
(...) Il fit un saut, ses pieds et ses mains devinrent des ailes. Comme il s'élançait, tout droit, au-dessus du sol, sur ce fond de ciel et de mer, il ressemblait à un vieil archange révolté. Car cette danse de Zorba était toute de défi, d'obstination et de révolte. On eût dit qu'il criait : "Qu'est-ce que tu peux me faire, Tout-Puissant ? Tune ne peux rien me faire, sinon me tuer. Tue-moi, je m'en fiche. Je me suis déchargé la bile, j'ai dit tout ce que je voulais dire : j'ai eu le temps de danser et je n'ai plus besoin de toi".


Depuis lors, le Syrtaki est devenu, paradoxalement, le symbole des danses grecques, alors qu'il n'a rien de traditionnel. Mais lorsqu'une flashmob est provoquée, personne ne résiste :





6 commentaires:

  1. C'est fou les idées fausses qu'on a! j'ignorais totalement que c'est ce film qui a inventé cette danse!
    belle soirée
    bises
    Sophie

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  2. C'est magnifique ! J'ai beaucoup aimé la synchronisation entre les deux premiers danseurs puis celle entre les cinq suivants... J'aime cette musique et je me rappelle avoir vu le film Zorba il y a très, très longtemps...
    Dis-moi Amartia, est-ce parce que l'origine de la danse vient de la confrérie des bouchers (que j'imagine essentiellement masculine) que ce sont seulement les hommes que l'on voit danser ce Hassapiko ?
    Bonne soirée et à demain pour notre rendez-vous hebdomadaire.

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    1. Oui, en effet, à l'origine, cette danse n'était exécutée que par des hommes.
      J'ai hésité à mettre une autre vidéo, extraite d'un film, où l'on voit une femme (de mauvaise vie... hi ! hi !) se lancer sur la piste et rejoindre trois danseurs, en lançant des regards de défi à son homme qui a l'air de crever de jalousie !
      Maintenant, bien sûr, les femmes la dansent aussi, sans que cela fasse scandale.

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  3. J'ai adoré les trois vidéos... J'ai résisté au plaisir de commencer par Zorba, j'ai adoré la flashmob tout en admirant la belle synchronisation des jeunes danseurs, puis Zorba, inoubliable incarnation par A. Quinn, et enfin la beauté sérieuse des "vrais" danseurs! Merci, c'est comme un petit moment de vacances, une plongée dans la Grèce populaire que j'aime tant. A demain!

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  4. j'adore...des souvenirs de vacances en...1967 dans le Péloponnèse !
    un village vacances avec un orchestre sous le kiosque à musique et un musicien tentait de nous apprendre des pas...en 3 semaines nous étions presque au point !(mais pas sur la musique de Zorba)
    il y avait aussi une chanson qui parlait d'une fille qui avait 40 grains de beauté...

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  5. J'aime tout ce qui évoque le courage, la résistance ... et la Grèce ! Merci chère amie !
    A bientôt.

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